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Accueil Journal de bord BELIZE - 1-18/07 - Quand le ciel nous tombe sur la tête…

Belize : Quand le ciel nous tombe sur la tête…

En quittant le Mexique, nous nous faisions une joie de nous abriter à l'intérieur du lagon du Belize et pensions y couler de doux et heureux jours en attendant le Guatemala.

Sûr de notre coup, nous avions même payé d'avance (ce qui semblait obligatoire) pour 3 semaines, car au Belize, on paye à la journée le séjour du bateau dans les eaux territoriales ! Nous n'avons malheureusement pas tenu tout ce temps…

 

Nous alternons les bonnes et mauvaises surprises durant ce séjour, l'une chassant l'autre mais le tout nous poussant rapidement vers le Guatemala sans traîner de trop.
Cette étape fut pareille à un match de tennis où Bon Séjour et Mauvais Séjour se mènent un combat sans merci et où Mère Nature fut un arbitre hors pair, malheureusement rangée du côté de l'adversaire.

Match plein de rebondissements et de surprises, qui se soldera par une légère victoire de Mauvais Séjour, mais apparemment, il est un habitué du fait au tournoi Bélizéen des plaisanciers.
 

 

Arrivée à San Pedro: un séjour qui commençait sous de bons auspices , 15/0 pour Bon Séjour.


Après l'entrée dans la passe à l'aide du soleil et des lunettes polarisantes pour bien distinguer le récif, facétieux, qui a laissé pousser un appendice en plein milieu de la passe et force à obliquer nord juste après l'entrée, nous retrouvons avec joie au mouillage notre copain bateau australien Josh (qui avait sauvé Suricat de l'échouement à Islas Mujeres pour les aficionados qui suivent encore mes longs récits).


Nous découvrons tous ensemble avec le plus grand plaisir la petite ville de San Pedro, semblable à une ville de western hollywoodien version Hello Kitty, petites baraques colorées dans tous les sens, musique, rasta men et jolies plages, nous avons basculé une fois de plus dans un nouvel univers.


Mieux encore, la qualité de l'accueil est bien différente de celle subie au Mexique. Ici on pose son dinghy où l'on veut, on se fait même souhaiter la bienvenue, tout le monde est doux et souriant, y compris les officiels, ça fait du bien !


Une fois de plus nous rions en douce à les regarder "travailler": tout comme l'officier des bahamas que nous dérangions en plein film sur son Ipad, ce coup-ci l'officiel du Belize nous fait poireauter le temps de charger ses nouvelles musiques sur son Ipod/Iphone/I… pendant que son collègue fixe le mur du fond en se curant allègrement le nez (et y trouve des trésors dont il semble fier) avant de s'occuper de nous. Mais nous sommes en voyage, nous avons le temps, et une demie-journée de paperasse comparée aux 3 jours du Mexique, nous ressortons ravis !


Nous serions volontiers restés à San Pedro, ses petites rues pavées, ses couleurs, ses gens affables, sa barrière de corail toute proche et prometteuse, mais Mère Nature en avait encore décidé autrement. Mouillage peu fiable uniquement protégé par la barrière de corail à une centaine de mètres et vents forts en perspective, nous écourtons notre étape pour aller nous protéger quelques miles plus au sud devant Cay Caulker.

 

 

Coup de foudre à Cay Caulker: Mauvais Séjour se réveille sur le cours, 15 A


Nous avons commencé par avoir un petit coup de foudre "pour" Cay Caulker : île minuscule et pourtant joyeuse fourmilière de backpackers et rasta men, de petites échoppes en tout genre, où l'ambiance est joyeuse à chaque mètre et dans chaque ruelle sablée, il semble régner ici une atmosphère de bisounours qui nous sied à merveille... eh ben c'est mere nature qui a eu le coup de foudre pour nous !


Malheureusement Mère Nature s'en mêle à nouveau, et puisque les forts coups de vents n'ont pas eu raison de nous, elle décide cette fois de nous envoyer… l'orage !


Dans la série des choses qu'on imagine n'arriver qu'aux autres, nous savions que les orages n'étaient pas les amis des bateaux et que certains malheureux plaisanciers en étaient victimes mais bien sûr, quelque chose en nous y opposait un total déni: la foudre ne PEUT PAS toucher MON bateau ! une chance sur…


Et bien si… ce matin là le ciel est sombre, très sombre. Et parfois lumineux, trop lumineux ! Ca craque de toute part, tout autour de nous, ça déchire le ciel et les tympans, ça laisse sans voix, entre émerveillements pour ce phénomène naturel "époustoufliflant" et crainte atavique qui fait contracter abdominaux et sphincters à chaque grondement menaçant.


Nous avons à bord de nombreux épisodes de "C'est pas Sorcier" dont celui où Jamy et Fred avaient expliqué à toute la famille Suricat "la foudre, comment ça marche"…

Nous n'avons pas tout compris mais tous bien retenu le célèbre décompte entre le moment où on voit l'éclair et le moment où on l'entend… Le son se déplaçant à 340 mètres par secondes (admirez l'érudition !), en comptant jusqu'à dix, l'orage est à 3,4km. Je me répète ça en boucle dans la tête et j'entreprends de savants calculs à chaque coup de tonnerre.
Malheureusement mes calculs deviennent de plus en plus simples à mesure que l'indice des tables de multiplication décroît…
Jusqu'au moment fatidique où nous entendons et voyons la lumière simultanément… Dommage, cette fois la lumière que nous voyons est dans le carré, au niveau du poste VHF plus précisément, une petite boule de lumière qui s'accompagne d'un "BBBBBRRRRRRRRRR!!" fracassant. Ca y est, bingo, celui-ci était pour nous !

 

Nous comprenons mieux pourquoi les irréductibles gaulois avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête, car désormais, nous, irréductibles Suricats, regardons le ciel noir avec une crainte méconnue auparavant.

 

Après avoir pris des informations sur internet, nous découvrons que la foudre touche un bateau sur trois… mais nous découvrons surtout que nous sommes finalement des petits veinards.

Les seules avaries  que nous découvrons concerne notre GPS qui, bien que fonctionnant toujours, refuse obstinément d'envoyer l'information qu'il détient (la principale !) au chartplotter (outil de navigation  avec les cartes électronique), ainsi qu'à l'AIS (sorte de transpondeur qui permet d'afficher les positions des autres bateaux équipés aux alentours), et enfin l'afficheur de consommation d'énergie à bord en Ampère).


Désormais nous avons toujours nos cartes électroniques, notre position GPS, mais plus l'information de l'une sur l'autre, et donc nous ne voyons plus apparaître notre bateau sur la carte… Mais la foudre peut aller jusqu'à percer la coque, ou bien encore tuer l'équipage s'il n'est pas bien à l'abri dans les cabines ou en contact avec un conducteur ou parfois tout simplement mouillé !


Depuis lors nous laissons de la chaine entourée autour du pied de mat pour proposer un chemin parfait et direct à la foudre, du mat jusqu'à l'eau, et qu'elle daigne épargner Suricat et ses occupants. Nous ne savons pas si cela nous sauvera le prochain coup, mais la sensation d'essayer de lutter est déjà un pas en avant dans la bataille que nous menons maintenant contre notre peur viscérale de l'orage.

 

Nous continuerons donc notre navigation assistée à l'aide de l'Iphone, encore lui (un des instruments de secours que nous avions prévu dans ces cas de panne), joujou certes mais bien pratique puisque intégrant carte et position GPS, retardant au maximum le jour où nous devrons, comme à la belle époque, reporter nos points GPS sur la carte au fur et à mesure de notre avancée.

L'Iphone, malgré toute son ingéniosité d'instrument Apple dont les mérites ne sont plus à vanter, reste capricieux, un coup sur deux la position GPS du bateau disparait (et généralement bien sûr quand elle devient cruciale).


Les avertissements de Mère Nature sont assez clairs, il est tard dans la saison et nous comprenons qu'il est temps de ne pas s'attarder en navigation et de rejoindre le Rio Dulce…

 

Depuis ce jour à Cay Caulker, la saison des orages semble parfaitement installée au Belize. Il ne se passera plus un seul jour et une seule nuit sans que la foudre ne tombe, et parfois encore proche, terriblement proche !


"A partir de ce jour, je n'ai plus baissé les yeux, j'ai passé tout mon temps à contempler les cieux, à qui nous avions tenu tête ensem-em-ble."

Mais à l'inverse de Georges Brassens, je ne guette pas les stratus, je ne lorgne pas les nimbus, je ne fais pas les yeux doux au moindre cumulus, j'y vois toujours se profiler un monstrueux cumulo-nimbus et les nuages dont je m'amusais il y a peu encore à recopier les formes animées dans un petit cahier me font maintenant courber l'échine…

Cela finira par passer, remplacé par les autres merveilles que Mère Nature nous offrira à contempler, très certainement.

 


Dédale de corail à Chapel Cay : 15/30...


Le soleil revenu, les ancêtres poissons qui survivent en nous ne pensent plus qu'à une chose : oublier les affres du ciel dans le turquoise de l'eau et un snorkeling prometteur près du récif bélizéen.

 

Nous entreprenons donc de contourner les cailles protectrices des vents et de la houle et de nous approcher du récif. Le snorkeling qui nous y attend valait le déplacement, la barrière de corail est effectivement magnifique, riche et protégée. Nos ancêtres frétillent de joie !


Nous avons en revanche failli payer bien cher cette excursion corallienne car l'heure est venue de trouver notre chemin de sortie pour retourner au mouillage derrière les cailles, le chemin aller est trop long à emprunter et nous décidons de suivre les indications du guide papier qui semblait indiquer un passage entre Cay Caulker et Chapel Cay.


S'entame alors une navigation hasardeuse, avec une lumière du jour faiblissante, le fond remontant dangereusement à moins de 2,5m (ce qui ne laisse plus beaucoup de marge d'erreur avec les patates de corail) mais surtout, chose inattendue, alors que jusque là on ne trouvait des patates de corail qu'à l'approche du récif dans les eaux claires, cette fois nous en voyons… dans la zone de fond herbeuse et vert foncée, sans aucune visibilité !


Nous avançons au ralenti dans ce champ de mine, regardant attentivement le sondeur en s'efforcant de distinguer les taches un peu plus sombres des patates qui ne se distinguent plus vraiment du fond.

Eric m'avouera bien plus tard que perché sur l'étrave a essayer de m'ouvrir la route, il avait serré les dents et rentré la tête dans les épaules à plusieurs reprises au survol de certaines patates de corail semblant trop claires pour nous épargner un choc inévitable qui même a très faible vitesse aurait causé quelques dommages aux quillons fragiles et exposés.

 

Nous n'avons jamais trouvé le passage entre les deux cailles indiqué dans le guide, et après avoir vu notre sondeur afficher jusqu'à 1.3 mètres (pour un bateau qui cale à 1,40 mètres, c'est un exploit !), nous rebroussons chemin et nous rendons à l'évidence, le passage n'existe pas…


Impossible de rebrousser chemin en cette fin de journée à travers le champ de mine, il faudra dormir là, côté récif et repartir le lendemain avec une bonne lumière.


C'est bien sûr une nuit où Mère Nature (toujours elle) nous a retrouvés côté récif ! alors elle nous gratifie à nouveau de 30 noeuds de vent et d'orages nocturnes, histoire de nous donner une belle petite leçon, un bon petit coup de règle sur nos petits doigts ! 2,1m au sondeur sur un fond en béton parsemé d'herbes marines qui nous offre aucune accroche !

Il nous faudra lâcher un peu plus de 50m de chaine pour que le bateau semble stabilisé et que le poids de la chaine l'empêche de nous jeter sur la plage dans la nuit… avec une veille accroché aux alarmes anti-dérapages (celle du GPS ainsi que l'application forte utile sur l'IPHONE, toujours la pour nous sortir d'un mauvais pas... Steve, on ne te remerciera jamais suffisamment !)

 

Nous rebroussons chemin le lendemain avec une meilleure visibilité, mais faisons désormais une croix sur l'exploration du Belize entre le récif et les cailles, le guide n'est pas suffisamment précis ni sûr, les cartes Navionics sont totalement incompétentes pour la zone (si elles l'ont été une fois seulement !), et les patates cachées dans les fonds herbeux empêchent toute navigation à vue. On restera donc dans les eaux vertes et sombres mais plus profondes de l'intérieur du lagon !


Les autorités locales ainsi qu'un navigateur américain installé au Belize depuis 10 ans nous ont prévenus qu'au Belize, celui qui s'abîme sur le récif n'est non seulement pas secouru, mais il devient redevable d'une amende plus que prohibitive. D'après l'américain aux origines marseillaises, celle-ci s'élèverait à un million de dollars…

 

Vraie ou fausse, l'information ne donne pas envie d'être vérifiée et nous sommes d'autant plus soulagés d'être sortis indemnes de ce mauvais détour.

 


Panne sèche à Rendez-vous Cay : 


Fort de notre expérience en terres coralliennes inconnues, pour notre prochain stop, nous décidons de laisser Suricat à l'abri derrière la caille de Middle Long Cay (une des innombrables cailles de mangrove avec ou sans crocodiles dans l'eau vert sombre, dans le doute, on s'abstient de baignade "au cul du bateau") et de partir voir les poissons en dinghy en parcourant les 2 miles qui nous séparent de Rendez-vous Cay.

 

C'est un petit îlot en grande partie artificiel semble-t-il, avec trois fois rien de plage et un snorkeling agréable autour, apparemment une perle du Belize mais de ce que nous en avons vu, le Belize ne semble pas avoir la même définition de "perle" que les Bahamas ou la Polynésie, c'est certain.


Arrivés sur ce petit motu nous tombons sur les deux rasta qui gardent l'îlot pendant 3 semaines, heureux d'être là car nous disent-ils, ils ont "tout", à savoir de quoi picoler nous avouent-ils en toute honnêteté. Il y a des propriétaires îliens qui ont vite compris les ficelles de l'esclavage moderne…


Les deux compères dans la foulée nous demandent si nous sommes au courant de la tempête qui arrive. Chouet, nous avons les fichiers Gribs, internet et le site de la NOAA américain, mais il semble que ce qui se passe au Belize n'intéresse pas grand monde et qu'on annonce les "storms" qu'une fois qu'ils menacent le golf du Mexique et donc la proche Floride. Avant ça, inutile de se fatiguer à annoncer le mauvais temps pour les laisser-pour-compte bélizéens!


Après notre joli snorkeling nous nous essayons à la discute avec les pêcheurs locaux, à 6 sur un minuscule bateau à voile sur lequel ils passent leurs jours et leurs nuits pour ramener des langoustes à Belize City. Ils nous regardent vraiment comme des bêtes curieuses et la discussion ne va pas très loin, mais idem, après deux phrases ils nous demandent si nous savons qu'une tempête arrive… Ils n'ont rien mais ils ont l'essentiel ! l'information !

Nous nous sentons un peu ridicules… mais surtout nous sentons une envie irrépressible d'écourter notre snorkeling devant le ciel toujours menaçant et de rentrer nous mettre au chaud sur notre bon vieux Suricat.

 

Mais voilà, à mi-chemin retour, Mère Electronique se ligue avec Mère Nature et notre moteur 15 chevaux nous lâche sans crier gare! 15/40!
Les aficionados du journal de Suricat, toujours eux, se souviendront de l'épisode bahaméen devant l'île de David Coperfield et du "Jamais sans ma VHF portable". Alors on ne devait plus m'y reprendre et je l'avais bien entendue à bord du dinghy. Mais la VHF c'est bien, sauf quand il n'y a personne à joindre dans les environs… et au Sud Belize le long du récif au milieu des cailles de mangrove désertes… on ne se bouscule pas au portillon du canal 16 !!


Pendant que je me mets à l'eau, palmes aux pieds pour tirer le dinghy vers la bonne direction (le vent et les vagues nous poussent heureusement vers Midldle Long Cay), en tâchant d'oublier mes hypothétiques amis crocos, Eric fait des grands signes à une barque de pêcheurs au loin.

 

Au bout d' un moment je fatigue et retente la VHF, cette fois exaspérée que personne ne réponde, je finis par lancer un Mayday. Certes notre situation n'était pas si critique (pas encore) mais sous le ciel noir, avec les mistinguettes à bord et sur les eaux désertiques du Belize, mon instinct maternel et instinct tout court fait fi des us et coutumes et sur ma propre échelle de criticité, je m'autorise le Mayday.


Cela fonctionne car une voix de femme finit par me répondre. Ils sont sur un voilier assez loin de là mais elle me dit que si nous jetons l'ancre pour stopper notre dérive, ils peuvent venir nous chercher.Pour l'anecdote, nous découvrirons plus tard que la voix VHF provenait du bateau qui avait dérapé sur nous à Islas Mujeres, sans doute décrochant notre ancre et emportant Suricat dans sa dérive. Le monde des bateaux entre Cancun et le Sud Belize après le début de la saison cyclonique est décidément tout, tout petit !


Au même moment, les gestes d'Eric qu'il avait améliorés en usant de mes palmes jaunes fluo (enfin, des palmes laissées par Maminou, merci à elle !) finissent par porter leurs fruits car la barque de pêcheurs a fini par nous voir après 30 minutes de gesticulation.

 

Je rassure donc ma sauveteuse VHF et nous voilà tractés par 4 pêcheurs rastafari sur leur barque de fortune jusqu'à notre Suricat. Si ce n'eût été le soulagement qui prédominait, nous aurions pu sentir un brin le côté comique, (voire pathétique ?) de la scène. C'est un peu comme tomber en panne avec sa Rolls en pleine campagne et se faire ramener à son hôtel particulier en tracteur…


Je me précipite dans le bateau et en ressors avec deux bouteilles de Rhum et des cigares cubains, que nous avions stockés dans le but de faire du troc avec des pêcheurs, nous ne pensions pas en avoir l'usage pour les remercier d'un sauvetage de dinghy à la dérive !


Et le clou du spectacle, c'est que non contents de nous raccompagner chez nous, les 4 rasta nous offrent 6 langoustes toutes fraîches de leur pêche du jour et nous souhaitent un bon séjour au Belize !


De notre mésaventure nous retiendrons surtout leur aide et leur générosité et la dégustation de langouste qui s'en suivit ! Le score remonte alors, 30/40...

 

 

Enfin de nouveaux copains bateau à Placencia :


Ce qui nous chagrinait le plus durant ces quelques jours de descente du Belize n'était pas tant l'eau sombre qui n'incitait pas à la baignade, ni le ciel gris ni même ses coups de tonnerre… ce qui nous sapait un peu le moral était le néant absolu de rencontres bateau.

 

Pas un plaisancier à l'horizon, pas l'ombre d'une voile ou la verticalité d'un mat… rien ! Outre l'isolement pesant, il n'est jamais bon de se voir partout seuls au mouillage, et nous finissons par réaliser que s'il n'y a pas personne ici à cette saison, c'est parce qu'il ne fait pas très bon y être !


Les blogs et diverses recherches internet ultérieures répondent à notre interrogation, le Belize ne semble pas avoir bonne presse auprès des plaisanciers : insécurité parfois, fonds peu profonds, absence de balisage et cartes très approximatives voire inexistantes, champs de mine de corail avec amende prohibitive à la clef, coups de vents violents qui peuvent surprendre sans crier gare descendant des montagnes et succession de mangrove plus ou moins hospitalière, nous réalisons que nous ne sommes pas les seuls à passer ici en coup de vent.


Nous renouons un peu avec le Belize en arrivant à Placencia où nous retrouvons un vrai bon mouillage : good holding, bonne protection, petite ville accueillante et colorée et en plus… des voisins bateaux !! plusieurs mêmes !!! le grand luxe pour nous autres poor landsome sailors !


A peine posée l'ancre je vois le dinghy de notre voisin bateau passer tout près de Suricat et j'abandonne mon pourtant délicieux croque monsieur pour me jeter littéralement dans la jupe et leur faire de grands signes. C'est notre première rencontre avec Joe et Michelle du voilier PEREGRINE que nous invitons immédiatement à venir nous rejoindre à bord le soir même. ça sera le début d'une amitié grandissante avec ce couple du Michigan, américains mais pas dans l'âme, voyageant au gré des vents depuis 12 ans.


Petit à petit nous lions plus ample connaissance et nous attachons à eux, paisibles et généreux, et continuons par la suite notre voyage jusqu'au Guatemala avec eux, bonheur partagé de naviguer à deux bateaux et de se retrouver le soir au mouillage.

 

 

Dépotoir marin à Hunting Cay: jeu, set et match...


Joe et Michelle, qui apprécient bien le Belize, nous convainquent de les suivre jusqu'aux cailles de Sapodilla, petit détour sur la route du Guatemala pour aller voir les "eaux cristallines" et le plus beau snorkeling du pays… dixit les guides !

 

Le temps semble stabilisé et un peu plus clément, nous les suivons donc jusqu'à Hunting Cay. Cette caille a du être à l'époque un joli arrêt pour touristes, notre guide vieux de 7 ans en vantait la plage de sable fin face à l'océan…

 

Nous débarquons sur une île presque abandonnée (seuls y habitent les officiers de police !) où de vieux panneaux indiquent encore à peu près clairement que les tortues viennent pondre ici, que nous sommes dans un sanctuaire à tortues…


Je ne sais pas si on y trouve encore des tortues, par contre on peut y "hunter" des monceaux de détritus !!


Nous avons presque réussi à nous constituer une paire de Crocs chacun, réapprovisionner notre stock de shampoing et après-shampoing, une immense supérette à ciel ouvert où on peut se servir et tout est gratuit !


Nous avions navigué dans une mer parsemée de déchets et de troncs d'arbre immenses, mais nous ne nous attendions pas à découvrir la plage aux tortues ainsi…
Cela finit d'anéantir nos derniers espoirs de réconciliation avec notre escale bélizéenne.


Jeu Set et Match sur cette dernière vision déprimante de l'impact de l'homme sur la nature et de son abnégation devant sa propre incapacité à nettoyer son vomi de plastique.

 

Même Joe et Michelle décideront de ne pas s'attarder dans cette autre "perle" du Belize dont les eaux sont d'une clarté très relative et surtout parsemé de détritus flottants !

 

C'est en leur compagnie que nous arrivons en cette mi-juillet aux portes du Rio Dulce, laissant derrière nous le Belize sans regrets, un GPS et un moteur 15 chevaux derrière, mais plus expérimentés et donc plus riches qu'avant !

 
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