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Accueil Journal de bord FORT LAUDERDALE - 10-17/02/2013 - Mais qu'allaient ils donc faire dans cette galere?


Mais qu’allaient-ils donc faire dans cette galère ?
 
Ces jours-ci on se le demande presque… Après le départ de Professeur Frantz puis de Papinou et Maminou, nous voilà repartis pour une nouvelle petite semaine de « fixing »… 


Une fois de plus, on sait que le kilomètre zéro du monde du yatching se trouve ici-même, a Fort Lauderdale, alors tout ce qui ne se fera pas ici ne se fera plus, ou bien plus difficilement et bien plus cher.


Le risque de cette philosophie la et de ne jamais décoller d ici, heureusement finalement que les autorités américaines nous y forceront car comme tout bateau et tout navigateur, Suricat ne sera jamais vraiment prêt, il va bien falloir se lancer !


Que ceux qui nous croient en vacances se dédisent sur le champs !

 

Au programme de cette semaine nous avons donc (enfin, pour être honnête, Eric surtout, moi je regarde et j essaie d abord de comprendre et puis d apprendre) :


-       Démonté la grand voile (GV pour les intimes) de 16 mètres de haut mais surtout de près de 100kg , je ne crois pas exagérer, pour la déposer chez un voilier qui lui a recousu les bordures, les fourreaux de lattes et mis des penons, en deux temps et un peu plus de mouvements pour une somme presque modique, il suffit de changer les échelles de valeur. (voir « les bons contacts» pour la voilerie a Fort Lauderdale)


-       Re-démonté l'éolienne d'occasion qui faisait un bruit pas bien net, testé les ampères  qu’elle produit, s'apercevoir qu'en fait elle fonctionne très bien, changé son roulement, remonté l'éolienne et hop, plus de bruit. Presque miraculeux. Cela dit , elle nous en a fait voir suffisamment et a fini par comprendre que c'était sa dernière chance avant d’être tout bonnement abandonnée sur le dock a Fort Lauderdale. Elle aussi doit vouloir connaître les Bahamas et elle doit bien connaître l’éternel dilemme des navigateurs « pour ou contre une éolienne, ça fait du bruit et ça « crache que dalle » » donc elle a fini par se tenir a carreau. Espérons ne plus avoir a lui prêter attention !


-         Re-démonté et remonté le filet de filière qui, une fois en place, avait une jolie allure, mais ne retenait rien du tout. Un filet c'est bien, un filet qui empêche les chutes, c est mieux.

 

-       Au passage entre deux manips, Eric installe son ingenieux système de récupération d'eau de pluie dans les gouttières de la casquette du bateau. Des photos illustreront le principe. Objet d'un prochain article...

 


-       Récupéré la GV (on va voir si les néophytes suivent) et… remonté la GV. Alors la, comment dire… L'enlever c est une chose, la remettre en place… une autre ! Elle fait toujours ses 16 mètres et ses 100kg, mais il n'y a plus Frantz et Papinou, seulement moi pour aider Eric.  Elle ne fut pas remontée en un tournemain mais plutôt en un tour de rein (jeu de mot dédicacé a mon oncle, mon grand père, Jean S. et Arnaud D. qui en sont experts et pâliront de jalousie !). Après l'avoir dépliée au sol dans le mauvais sens, puis redépliée dans le bon sens, après avoir passé les lattes non sans mal sans bien comprendre pourquoi elles rentraient avant et plus maintenant, tout cela ponctué de tonitruants « allez… putain ! » et « yes ! je l’ai eue ! », après avoir essayé de la nettoyer puis abandonné en s'avouant vaincus pour une fois, après l’avoir roulée, puis ferlée, puis hissée jusque sur la baume a la force de mes petits bras musclés aides de la drisse, après l'avoir installée dans son lazy bag… force fut de constater que rouler la GV était une grossière erreur… comment faire ensuite pour rentrer les œillets des lattes dans les coulisseaux adaptés sur le mat puisque la voile était enroulée… impossible… il aurait fallu la plier en sandwich le long de son guidant (la les néophytes sont paumés, vive wikipedia) avec les œillets bien accessibles sur le coté. Ça nous a paru évident… après coup… Fourbus et, il faut bien le dire, DÉGOUTÉS, nous repoussons au lendemain matin l’opération inverse, redescendre la GV de son emplacement, la remettre au sol, la redérouler, la replier, la remonter (la déchirer  a grands coups de coupe-coupe et partir en courant… non, je m'égare).


-       Nous préférons donc aller noyer notre désespoir en faisant un tour au Mall du coin, le Mall de Sunrise, qui s'avere etre le deuxième plus grand des Etats-Unis… ça laisse imaginer la taille du complexe commercial… une véritable ville ou nous débarquons totalement hallucinés alors que la soirée est déjà bien avancée.

Après avoir trouvé des Crocs jaune fluo pour Eric, pensée toute particulière pour son beau papa qui jadis eu les mêmes et ne se consola jamais que belle maman les ai passées en machine et rendu taille Stroumph, nous arpentons les avenues (et oui au mall, on dit « avenue »). Arpenter est un euphémisme. Nous marchons pas loin de 2h a la recherche de chapeaux pour les filles qui tiennent au vent en leur promettant que, si elles sont bien sages, on viendra diner dans le « Rainbow  Forest Shop & Restaurant » ou il y a un parc de jeu immense et des animaux animes et ou « kids eat for 2.99 $ » soit dit en passant. Aux Etats-Unis, faire les magasins est aussi vital que se nourrir. Voila pourquoi on y trouve des "Shop & Restaurant"!

Aussi incroyable que cela puisse paraître, nous n' avons JAMAIS trouve de chapeau dans ce dédale délirant, summum de la société de consommation, Parthenon de la marque et Olympe du dieu Dollar. 22h, fourbus, dépités et encore sous le choc culturel (car, faut il le rappeler, il y a un mois nous vivions a Tahiti !), nous retrouvons tant bien que mal notre chemin vers le restaurant Rain Forest. Et la, a l'entrée du restaurant / shop… nous narguant depuis sur le premier étalage de ce magasin d’un autre monde… des chapeaux parfaits pour enfants, style crocodile dundee, avec lanières et pile a la bonne taille, et même... en promo !! Une fois n'est pas coutume, nous aurions du ecouter les suppliques des enfants et commencer par l'aire de jeu!

C est tout guillerets que nous dinons au milieu des aquariums, éléphants, gorilles, et autres anacondas taille reelle animés, … avec les services bienveillants d une serveuse souriante malgré l heure tardive, qui me répond tout naturellement quand je lui demande pourquoi la lumière n'arrête pas de clignoter « ah ça, et bien c'est le tonnerre … ». De retour au bateau a 1H du matin, ces journées ne ressemblent vraiment pas a grand chose, voir même a n'importe quoi…


-       Et ceux qui suivent encore et ne se sont pas endormis se demandent... « Alors… et cette GV ? ».

Et bien comme il n y a de la chance que pour les crapules, le lendemain matin de bonne heure, PÉTOLE (pour les néophytes encore eux, ça veut dire pas de vent). Ni une ni deux, Eric saute dans son plus beau short (s'il en fut) et se précipite dehors. J'entends des bruits étranges, sors la tête et découvre sa nouvelle invention d'installation : il a enroulé la drisse de la GV sur le guindeau (bon, les néophytes, mettez vous a la voile qu'on n'en parle plus. Le guindeau c est le bistruc qui sert a dérouler et enrouler la chaine de l ancre, quand il fonctionne). Eric est donc en train de hisser la GV avec le guindeau. Malin, car a la force des bras, bonjour tendinite. La télécommande du guindeau fait bien l affaire ! J'outrepasse alors une de mes règles de vie principales, « jamais sans mon café du matin », et je file l aider.  C est inespéré de pouvoir hisser la GV en plein canaux de Fort Lauderdale grâce a l'absence totale de vent. C est bien sur le moment choisi par la patrouille maritime pour passer a nos cotes mais heureusement, peut être a voir nos mines déconfites, ils ne nous disent rien. Alors nous la hissons, elle se déroule enfin, et le plus vite possible, nous enfilons les œillets des lattes dans les coulisseaux. A peine eussions nous fini  et affalé de nouveau la GV que le vent se mit a souffler, on a eu chaud!


-       Sortis d affaire ? pas forcement car au cours de cette manip, Eric s'aperçoit que la dernière pièce qui maintient la GV en haut du mat (le coulisseau de têtière) est sur le point de lâcher, tellement usée par les manips du précédent propriétaire qui laissait battre la GV comme un sagouin, qu'elle est sur le point de nous mettre dans une situation fort désastreuse du style:

 

GV coincée en haut du mat sans possibilité de la descendre alors que le vent forcit et qu on voudrait prendre un ris ou affaler par exemple…

 (ci-contre la situation "avant"...)

 

 

C'est reparti pour une commande de pièce dont le prix est inversement proportionnel a sa taille, qu'il faut donc attendre avant de pouvoir (un jour ??) partir.

(ci-contre la situation "apres"...)

 

Le temps devient capricieux et ne nous laisse pas partir tout de suite, mais peu importe car un nouveau problème vient de surgir, sinon, c'eut été trop facile…

 

En enlevant le coulisseau de têtière sur le point de rompre, Eric a fait tomber une pièce tout en bas du rail du mat. Pour la récupérer, il doit enlever toute une partie des autres coulisseaux. Ce faisant, et ignorant comment tout cela était monte, en enlevant les coulisseaux, toutes les billes du roulement a billes tombent dans la rivière…

 

Nous faisons appel une fois de plus a nos anges gardiens du moment, Sony et Judy, les voisins, qui emmènent Eric au West Marine du coin, heureusement le plus grand des US, ou il achète les deux derniers paquets de "ball bearings", billes de roulement.

 

Comme dit Sony qui a toujours le mot juste, "buy one for the boat and one for the river!". Reste a tout remettre en place, mais la section de rail qu'Eric a enlevée a été montée en usine avec pression… le remettre en place va être une autre paire de manche.


Les jours filent, les conditions météo se détériorent, notre GV n'est pas encore en place a cause de ce maudit coulisseau de têtière, et le 27 au plus tard Eric doit se faire tamponner son passeport aux Bahamas pour ne pas devenir illégal aux US. Mieux vaut voir Guantanamo depuis la mer que depuis la terre!

 

Le moral a parfois tendance a baisser car nous aimerions finir par voir ce pour quoi nous avons parcouru ce début de chemin et ces premières embuches. Gérer les soucis oui, mais commencer un peu le voyage! Il faut nous armer encore un peu de patience, de persévérance, maudire encore le précédent propriétaire car ça fait du bien et croiser les doigts pour que le timing s'ajuste.


Tout est comme cela sur le bateau, de quelques fils de coutures des bordures de la GV, nous en venons a la faire reprendre par acquis de conscience, et a découvrir en la remontant que nous passons a cote du pire en identifiant un gros soucis sur une pièce maitresse qui la maintient en haut du mat.

 

De fil en aiguille, nous redonnons vie et sécurité a Suricat, ne sachant pas bien encore tout ce que nous n'avons pas découvert.

 

Comme disait Albert Einstein, "la perfection ce n'est pas quand il n y a plus rien a rajouter, mais quand il n y a plus rien a enlever". Tant de choses encore a enlever et remettre en place sur notre maison flottante, mais elles attendront un peu, time to navigate!


Alors , qui croit encore que la vie de bateau est faite de glandouille, de coucher de soleil et d apéros ? Peut être, mais pas tout de suite, il va nous falloir le mériter encore un peu…

 
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