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Accueil Journal de bord RIO DULCE - GUATEMALA juillet/aout - Un anniversaire qui n'en finit jamais

Rio Dulce - Un anniversaire qui n'en finit jamais

 

Il m'aurait été difficile de célébrer plus dignement mes 35 printemps qu'en venant ici, au Rio Dulce.

 

Au nom déjà rempli de promesses, cette région fluviale du Guatemala n'en finit pas de combler nos yeux et nos sens et s'est convertie en véritable Pinata remplie de tout ce dont nous rêvions en débutant ce voyage: paysage, culture, aventures et rencontres...

 

Mon premier cadeau d'anniversaire m'est offert mi-juillet par Mère Nature dès notre entrée à Livingston. Tel un emballage coloré que j'ouvrirais tout doucement pour faire durer la surprise, nous voguons sur la pointe des quillons dans le majestueux canyon qui marque l'entrée du Rio.

Evoqué par beaucoup de plaisanciers comme un des plus beaux plans de navigation, la remontée du fleuve nous offre un spectacle incroyable de verdure, forêt chatoyante qui tombe dans le fleuve le long des falaises du canyon, dans une symphonie de chants d'oiseaux de la jungle, tintement de petits insectes et autres bestioles inconnues, tout cela, une fois n'est pas coutume, sous un grand soleil.
 
Slalom entre les pirogues de pêcheurs qui nous font remonter le temps tout comme l'avaient fait les campesinos de Vinales à Cuba, vols de cormorans et de pélicans sur les champs de nénuphars, méandres de la rivière qui nous offrent un nouveau spectacle à chaque mile parcouru…


Merci, un immense merci à toi, Pacha Mama, pour ce cadeau qui a du te coûter bien des efforts d'élaboration. On sent que tu y a mis tout ton coeur dans ce Rio… Je me doute qu'il n'est pas destiné qu'à moi et ma famille, mais ce jour là, il l'était, et dès le premier instant nous nous y sommes sentis chez nous.

 

Un pays où même les papillons viennent se poser sur la main et restent s'y balader le plus naturellement du monde comme si nous étions nous-même quelques fleurs remplies de nectar, on ne peut qu'en tomber amoureux...

 

Le régal des yeux aurait déjà pu être amplement suffisant pour me satisfaire mais il faut croire que 35 ans, ça méritait plus, car dès notre arrivée à la ville de Rio Dulce, c'est Demeter qui s'y met et m'offre une corne d'abondance débordante de tous les fruits et légumes dont mes papilles ont été privées depuis de nombreux mois, que dis-je, de nombreuses années ! (étonnamment si Tahiti est bien le pays des fleurs, les fruits et légumes y sont très chers pour certains et peu accessibles).
 
Pour quelques Quetzales à peine (10 Quetzals = 1 €uros), nous chargeons nos dos de mulets de fruits mûrs et juteux, nous nous jetons sur choux-fleurs et brocolis comme la misère sur le pauvre monde, nous ruons sur les fraises dont nous ferons orgie plusieurs jours d'affilée sans jamais nous en lasser.
Nous en deviendrions presque végétariens tellement le spectacle multicolore et multi-saveurs des fruits et légumes de Fronteras, à prix si dérisoire, nous comble.


Petit aparté plus terre à terre au milieu de mes envolées lyriques: à Fronteras on trouve absolument de tout, chaque petite échoppe est une caverne d'Alibaba où l'on trouve son bonheur pour trois francs six sous. De la nourriture en passant par les selles de cheval (peu utiles pour le bateau, certes, c'est pour l'exemple), du fil de fer barbelé au moteur hors bord, du ventilateur (encore un investissement dans le top 5 de nos meilleurs achats !!) au cadenas inox, le tout est de chercher un peu le long de la rue principale mais tout y est, ou presque !


Nous avons même testé le dentiste local, mais je me garderais de recommander l'expérience… Pas cher certes, 2 euros l'intervention qui consistait à arracher une irréductible dent de lait à Coline, mais pour ce faire, l'arracheur de dent (car c'est bien l'appellation qui convient), se munit d'un tournevis pour éjecter plutôt qu'ôter la dent de ma grande, et tout cela en hésitant de trop longues minutes, effrayé par les cris de petit pourceau que poussait la Coco… Finalement tout le monde a eu plus de peur que de mal, lui de nous et nous de lui, et la chose fut faite car il le fallait impérativement, mais à refaire… je pousserais jusqu'à la ville prochaine chez la dentiste américaine installée à Morales !

 

Notre bonne étoile s'est aussi réveillée pour l'occasion : malgré notre arrivée plus que tardive au Rio pour la saison (la plupart des bateaux arrivent entre mai et juin), elle nous offre la dernière place disponible en marina dans tout le Rio pour un catamaran de taille.


En effet, ici, très peu de bateaux restent au mouillage et les places en marina se font vite rares malgré l'incroyable variété de l'offre (voir ci-dessous nos avis sur les marinas du coin).

Bien que protégés et de bonne tenue, les mouillages sont soigneusement évités, presque tout le monde choisit de se mettre en marina pour la sécurité, surtout si l'on souhaite partir quelques jours ou quelques semaines en dehors du Rio. L'endroit est magique mais la perfection n'étant pas de ce monde, le Rio Dulce est connu pour son insécurité, en terme de vol et en terme d'agression sur les bateaux isolés. Et bien que beaucoup fassent preuve d'attention en cadenassant tout à double tour, si les lascards ne parviennent pas à rentrer, ils depouilleront tout de meme le bateau de ses bouts et tout ce qui trainera à portée de main. Si en plus on est à l'approche de Noel, alors là, gare à la fauche!!

 

Peu de voyageurs des mers s'aventurent donc à rester au mouillage trop longtemps et cherchent l'abri d'une marina, la plupart ayant même des gardes armés qui font la ronde. Même cela n'est pas gage de sécurité totale puisque les vols arrivent aussi au sein des marinas !… il n'est d'ailleurs pas rare d'entendre des coups de feux en plein milieu de la nuit…

 

Autre avantage d'une place au ponton, nous sommes en pleine saison des tempêtes orageuses et il n'est pas désagréable d'être à quai lorsque certaines lèvent des vents jusqu'à 45 noeuds au sein même du Rio. Tous les soirs c'est un festival d'éclairs, espacés parfois d'à peine quelques secondes, qui ne tombent jamais loin et grondent si fort que le bateau entier en tremble et nous font rentrer la tête dans les épaules pendant plusieurs heures parfois.
Spectacle éprouvant et quotidien, qui nous laisse du répit la journée mais revient comme un boomerang en début de soirée.

 

Le mois dernier, un voilier s'est fait ouvrir en deux par la foudre ici même à une centaine de mètres, le malheureux propriétaire ayant eu juste le temps de rentrer du restaurant pour retrouver son bateau déjà à demi-immergé… Une marina ne protège pas de la foudre, désormais notre pire ennemie, mais il y a un côté rassurant tout de même à être proche de la terre quand la colère des dieux s'abat avec fracas et acharnement sur nos pauvres mats.


Nous avions réservé une place dans une des dernières marinas qui répondait positivement dès mi-mai, à Monkey Bay Marina, mais à notre arrivée nous réalisons que la place n'en est pas vraiment une: au milieu des roseaux et dans un tetris de bateaux, loin de la ville et sans internet et pire que tout… le propriétaire semble être le frère jumeaux de l'allemand qui nous a vendu le bateau. Pour des raisons que nous ne détaillerons pas ici et pour d'autres dont nous avons déjà parlées lors de la remise en état du bateau en Floride, nous fuyons devant ce délit de faciès...


Et c'est là que notre bonne étoile intervient, nous dégotant la dernière place disponible de toute la zone, dans une marina proprette et toute proche de la ville, à l'accueil local et chaleureux, agrémentée d'un parc de jeux pour enfants et d'une salle de gym pour mon yoga matinal, avec un "slip" nous permettant de sortir et revenir aussi facilement et aussi souvent que nous le souhaitons. Nous élisons donc domicile pour plusieurs mois à Mar Marine avec soulagement et internet haut débit !

 

Comme un anniversaire ne se célèbre dignement qu'en étant partagé, ma carence en bateaux copains se comble enfin ici, après des semaines de désert social. Mon instinct grégaire s'assouvit dans cette région reculée du monde mais où se réunit une importante communauté des gens de bateau. Les voiliers et catamarans se comptent par centaines, cependant la période est calme car la plupart laissent leur bateau ici pour aller visiter le Guatemala ou rentrer au pays.


Nous rencontrons tout de même très vite les quelques incorruptibles qui, par choix ou par obligation, restent vivre toute la saison sur leur bateau. Eric m'organise la surprise de réunir tout le petit beau monde rencontré en quelques jours après notre arrivée pour partir fêter durant 3 jours mon anniversaire sur l'incontournable Lac Izabal à bord de Suricat.

 

Joyeux mélange d'américains (nos copains de Peregrine rencontrés au Belize et plus quittés depuis), de belges (Dany et Hugues de Latelente), de français (Daniel de Goyave, anagramme de voyage) et de Tcheques (Joseph, Jana et leurs deux petites filles qui voyagent sur leur petit voilier de 32 pieds, Blizzard, sans moteur et sans même la place pour Joseph de se tenir debout avec son metre 95 ! un exemple pour nous de courage et de témérité, et source de notre phrase fétiche depuis notre rencontre avec eux à Cuba : "Ils sont trop forts ces Tcheques !").


Le lac est si grand qu'on se croirait en mer, à tel point que si une tempête venait à se lever, il ne ferait pas bon y être, les vagues pouvant atteindre plusieurs mètres ! Mais comme c'est mon anniversaire, les trois uniques jours sans orage furent ceux de notre escapade et nous avons pu vivre d'intenses journées de baignade en rivière sous les cascades d'eau chaude (Finca Paraiso), de remontée de rivière en canoë (El Boqueron), d'apéros et "pot luck diner" à bord de Suricat.

Des moments comme on en avait rêvé si souvent devant nos écrans d'ordinateurs à lire les blogs des familles bateau…


La présence des enfants nous attirent beaucoup de sympathie de la part des gens du coin : Pam, une Texane nous invitant dans son ranch pour découvrir son mini-zoo privé et nous faire monter à cheval, en passant par la gérante de la marina nous conviant à venir se baigner chez elle et profiter d'anniversaires, nous n'avons jamais été autant choyés de gentilles attentions que depuis notre arrivée à Rio Dulce !

 

 Avant notre départ du lac, nous rencontrons au mouillage Daele et Jony, vivant sur un catamaran avec leurs trois enfants et leur chien, et qui m'offrent mon dernier cadeau de taille… l'idée de suivre leur exemple et de mettre dès le lundi suivant les enfants à l'école du quartier !

 

Equilibre et bonheur à la clef pour tout le monde, Coline et Eden, braves et fières, courent depuis ce jour chaque matin à l'école del Relleno, à 3 minutes de marche de notre marina. Accueillies sans aucun problème et sans aucune autre forme de procédure que de leur faire confectionner l'uniforme local, elles vivent en pleine immersion durant 5 heures tous les matins, revenant chaque jour avec un mot ou une anecdote, pendant que j'ai troqué ma casquette de maîtresse pour mon tapis de yoga et que cette brillantissime initiative nous offre plusieurs heures de liberté quotidienne.

 

Difficile de me voir gâtée plus qu'avec tout cela réuni… quoique si… le bonheur serait total en pouvant partager toute cette richesse avec famille et amis qui nous manquent et leur faire goûter au charme et à l'atmosphère incroyables de notre nouveau chez-nous guatémaltèque.


Infos pratiques (les avis et description nous sont propres, à chacun de se faire son opinion !) :

Marinas:

Mar Marine:

Avantages: Slips pour catamaran disponibles, propre, bonne ambiance, tenue par des locaux, ventilées tout en étant dans une sorte de baie protégée, proche de la ville où on peut aller à pied en traversant le pont, proche de Hotel Backpackers où l'ambiance est souvent au rendez-vous.

Inconvénients: sous le pont et ses camions qui font un bruit du tonnerre quand le bruit du tonnerre de couvre pas celui des camions. Pas mal de passage devant les pontons et en particuliers des gros boeufs en jet ski qui aiment à faire concours d'imbécilité en passant à la vitesse de la lumière au ras des bateaux. Prix: 7 dollars par pied par mois.

 

Nanajuana :

Connue pour être la plus jolie de toutes et celle des français, nous n'avons pu y réserver de place et elle est souvent pleine, mais il est prévu l'ouverture d'un stockage à sec de bateaux donc la libération de slips pour les bateaux habités. Beau jardin et belle piscine, tenue par un français, on nous en a dit le plus grand bien. Acces à la ville en dinghy seulement mais pas long, 5 minutes environ.

 

Tortugal:

Mignonne et pleine de charme, du "bon" côté du pont à savoir en amont de la ville et donc dans des eaux plus propres et propices à la baignade, jolie balade en forêt vierge depuis la marina et même accès à pied à la ville. C'est là que sont nos amis de Peregrine qui sont enchantés. A 5 minutes de la ville en dinghy également.

 

Tijax:

Jolie et propre au milieu de la forêt vierge, avec piscine et en face de la ville. Mais on nous a reclamé 15 euros par personne, enfant y compris, pour pouvoir se ballader dans le sentier qui traverse la fôret, cela n'incluant meme pas le droit de profiter de la piscine. Nous avons donc été un peu refroidis et ne nous sommes pas attardé à la visiter. Recommandée toutefois par les gens d'ici.

 

Monkey Bay: comme déjà mentionné, loin de la ville, pas d'internet et slips compliqués pour nous… nous avons donc lâché l'affaire pour celle-ci, préférer les autres s'il y reste de la place ! Toutefois notre copain Josh de Kuehla y sejourne et apprecie son calme (hormis les singes hurleurs) et la beaute de son environnement.

 

Brunos:

Aux portes de la ville, très pratique pour y aller à pied aussi souvent qu'on veut, beaucoup d'ambiance car lieu de retrouvailles de tous les dinghys qui viennent en ville, petite piscine sympa pour les enfants.

Inconvénient: si on veut de l'intimité et du calme, il faut aller ailleurs !

 

Marios:

Grand parc, piscine et beach volley presque tous les apres midi mais un peu loin de la ville en dinghy.

 


Mouillages :

 Entre l'entrée du Rio Dulce et la ville, on peut s'arrêter à l'entrée du Golfete dans la baie de Texan Bay et mouiller devant la marina Laguna Marina. L'endroit est un véritable trou à cyclone, protégé sur 360 degrés dans un décor de rêve, calme. L'endroit est sûr et plusieurs bateaux y mouillent donc on ne s'y retrouve pas tout seul. A privilégier si, comme nous, on a peur de se faire visiter la nuit…
Il parait qu'un très bon sailmaker et gréeur y a élu domicile.

 

Dans le lac Izabal: les locaux nous ont fortement déconseillé de mouiller ailleurs que dans les deux mouillages suivants : en face des petits hôtels restaurants de Finca Paraiso. L'endroit est habité, surveillé, les gens accueillants et charmants et on peut se faire emmener de là jusqu'à Finca Paraiso (les chutes d'eau chaude) en tracteur ou en pick-up. Ils organisent aussi des sorties à El Boqueron ou des balades à cheval. Endroit magnifique!


Mouillage de playa Denis Beach. Nous n'avons pas essayé mais l'endroit est dit sûr.


Pour les plus téméraires, possible d'aller mouiller n'importe où mais à vos risques et périls. Avec un catamaran clinquant voire provoquant pour l'endroit et deux enfants à bord, nous ne nous hasardons pas à sortir des sentiers battus… Les agressions et vols semblent toujours monnaie courante même si, à dire de locaux, le gouvernement aurait demandé à la mafia locale de faire régner l'ordre sur le Rio Dulce qui attire beaucoup de bateaux et favorise le developpement de l'économie locale. Et que celui pris à voler ou agresser des plaisanciers est retrouvé peu après flottant à l'envers sur le fleuve à nourrir les poissons…

Difficile de se faire une idee claire de la situation, entre ceux qui assurent que la situation s'est bien calmee et qu'on ne craint plus rien ici, et ceux qui mettent farouchement en garde, voire ceux qui se sont fait eux-memes derober leurs biens ou visites la nuit. A chacun son appreciation!

 

 
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