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Accueil Journal de bord Traversee Galapagos-Marquises / 29 avril - 20 mai 2014

 

En solitaire a deux

Comme Francois CLuzet dans son dernier et excellent film "En solitaire", relatant l'histoire d'un navigateur du Vendee Globe qui accueille malgré lui a son bord un jeune africain en exil, nous avons pour notre part decide de traverser le Pacifique, en solitaire… a deux !

 

Nous continuons notre route vers la Polynesie de conserve avec Zouk, tant pour le soutien psychologique que nous nous apporterons les uns aux autres que pour lq sécurité mutuelle que nous pouvons représenter l'un pour l'autre.

 

 

Manque de bol, nos bateaux ont beau être totalement identiques, nous sommes plus légers mais avons surtout un avantage vitesse majeur procure par nos minuscules hélices repliables en drapeau (les KIWIPROPS).

 

La différence que ce petit détail cree sur les performances des bateaux est flagrante ici: des le départ, nous affichons entre 1.5 et 2 noeuds de plus que Zouk, plus le vent forci plus la différence est notable.


Nous tachons de nous caler mais rien n'y fait. Pour avoir été freines par nos hélices tripales sur-dimensionnees pendant presque tout le voyage depuis un an et demi, nous savons fort bien qu'il est très difficile de rattraper du retard. mais nous n'imaginions pas qu'il est tout autant difficile d'essayer de freiner un bateau qui veut avancer. Les ris, les réglages, les allures, les caps, toutes les composantes qui entrent en jeu sont autant de données dans cette équation a la complexité extreme et nous ne parvenons pas a nous suivre de pres malgré nos efforts.


Nous souhaitons rester a portée de VHF pour entendre nos voix, nous encourager et bien sur nous assister rapidement en cas de pépin. Mais sur 3000 miles, rien qu'un noeud d'écart peut être fatal a ce fragile equilibre. Rajoutant a cela que Zouk casse sa balancine quelques jours a peine apres le début du voyage, rendant chaque manoeuvre de prise de ris ou de renvoi de la grand voile périlleuse, ils n'ont plus la meme souplesse de réglage.


Nous avons bien failli faire le pacifique en solitaire a trois, quand, au début du 5eme jour, Zouk reçoit un mayday VHF d'un bateau situe a quelques miles d'eux. Le pauvre voilier Axcess a casse son Safran. C'est un brésilien qui voyage seul. Zouk rebrousse chemin et part a la rescousse. Decide a emmener son navire aux marquises, le brésilien reste a bord et se fait secourir de la resine toile, plaque de contre-plaquée et autres denrées nécessaires a la fabrication d'un safran de fortune que Damien avait évidemment a bord.

 

Nous suivons l'aventure par Sms de telephone satellite, continuons a nous envoyer nos positions, réduisons notre voile a 1/8eme de genois et plus aucune grand voile pendant 2 jours pour les attendre. Mais nos caps divergent, notre vitesse reste importante malgré ce tout petit mouchoir de poche qui nous sert de propulseur, et nous ne parvenons pas a rester proches de nos amis comme nous l'avions tant souhaite. Cependant, une cinquante de miles sur les trois mille miles qui séparent les Galapagos des Marquises, cela reste une certaine proximité, et nous les savons proches de nous en pensée comme nous restons proches d'eux, dans le meme océan et, en cette première semaine, dans la meme galère.

 

Une journee de petole apres la premiere semaine nous permet de laisser Zouk nous rejoindre. Nous laissons le bateau deriver a 1.5 noeuds, la vitesse du courant, et en une journee ils sont a nouveau a nos cotes. Nous ne les lacherons plus jusqu'au bout, privilegiant la securite et le soutien moral a la vitesse.


Pacifique que ca
"Le Pacifique? c'est une autoroute!". "Tu vas t'amuser a changer tes réglages pour t'occuper de temps en temps tellement ca sera calme et cool!". "La mer de la caraïbe est une mer mal rangée, mais le pacifique, c est "pacifique"! comme son nom l'indique".

 

Merde alors! Existe-il une délégation chargée de colporter de bons commentaires sur la traversée ou de faire oublier les mauvais moments afin de garantir la perenite de la navigation de plaisance dans les iles de Polynesie? Comme les émissaires du sketchs de Florence Foresti diffusent la bonne parole au sujet de l'accouchement pour garantir la survie de l'espèce humaine? "L'accouchement? oh tu sais, je ne m'en souviens plus…".


Peut être ferons nous de meme arrives de l'autre cote mais en cette première semaine ca sent plutôt le traquenard! Les premières 48H assez sympathiques pour te mettre dans le bain mais depuis, on n'a jamais été aussi secoues de toute notre courte vie de marin!!

 

Une houle de sud prononcée accentuée par un courant de nord qui leve les vagues et les rend cassantes, un gentil vent de 12 noeuds qui se transforme en un 25 noeuds établi (et bien sur par prévu sur les fichiers météo!!) pendant plus de 3 jours, levant et creusant la mer, nous obligeant a nous mettre en fuite au portant, nous écartant de notre route vers le nord, pour prendre les vagues dans le dos et non de cote, des grains qui se succèdent dont certains, les plus vicieux, sont des grains blancs, sans pluie, donc impossible a repérer, qui font passer en quelques secondes d'un 15 noeuds supportable a 35 noeuds sans laisser le temps de dire ouf!

 

Nous aurions peut être du faire un rituel d'offrande a Neptune au passage de l'équateur, comme nos copains de Oniva, autant pour le fun que pour le "on ne sait jamais". Nous en devenons presque superstitieux.


Toute cette première semaine, le Pacifique est notre machine a laver mise sur programme longue durée, taches difficiles, lavage a 90 degré mais dont on aurait perdu le bouton stop.


QQJFL de QQJFL (voir article sur le Panama…)!!! Qu'est ce que je fous la, mille sabords de mille sabords! Les nuits sont aussi longues en attente que courtes en sommeil, Suricat craque et tangue, se prend des gnons, coups de pied, de poing, sans relache, par les vagues toujours plus agressives et mesquines dans leur danse incessante de houle croisée. Des nuits sans lune ou l'on file droit dans la mélasse noire souvent a plus de 10 noeuds. Beurk!! C'etait pas vendu comme ca dans le prospectus! Remboursez!!


Bon, il reste encore 2 semaines au bel océan pour se rattraper et nous montrer le meme visage d'ange qu'il avait aux yeux de ceux qui en ont deja accouche. Et peut être nous aussi, comme une future mère ayant souffert de nausée et de grosse fatigue pendant sa gestation, puis morfle quelques heures avant la délivrance, arriverons nous de l'autre cote tout émus, un sourire ébahi aux lèvres, oubliant instantanément les sales quart d'heure auxquels la nature nous a soumis.

 

Manque de bol, apres quelques jours de repit, la machine a laver repart de plus belle et n'arretera son cycle que 24H avant l'arrivee...


La vie au fil de l'eau
Traverser le Pacifique n'est pas une chose anodine. Je le savais sans en prendre conscience réellement.

Cela demande une grande dose d'optimisme, s'en remettre au destin d'une certaine maniere malgré l'aide et l'appui des technologies, avoir une confiance débordante en la vie.

 

On se sent parfois sur le fil, comme un automobiliste qui passerait a l'orange, évitant, confiant, la collision, mais tout de meme conscient que le risque existe. Sauf que l'orange, en bateau, dure trois semaines. Je repense souvent aussi a l'épopée de mon cousin Philippe Perrin, cosmonaute, parti a bord d'Endeavour dans l'infini de l'espace.

 

Comparaison lointaine bien sur mais en certains points similaires: l'immensité du bleu de la mer pour nous, le noir intersideral pour lui. Sans possibilité de secours immédiat en cas de pépin et soumettant nos proches a un soucis constant qui ne sera soulage qu'a notre retour sur la terre ferme. Et notre seul lien avec les terriens… des ondes qui passent justement par l'espace pour redescendre sur terre. Bien sur nous ne tenterons aucune sortie "extra-vehiculaire" comme lui, ni ne connaitrons les joies de l'apesanteur mais plutôt le desequilibre permanent.

 

Mais comme lui, nous mangeons parfois du soja lyophilise et notre épopée en bateau nous donne une autre perspective pour admirer la nature et la fragilité de notre planète bleue. Nous sommes de petits cosmonautes restes sous la couche d'ozone et je profite de ce petit aparté pour rendre hommage a son courage et sa ténacité pour aller la-haut et au bout de soi.


Il y a peu d'occasion au monde ou l'on a l'opportunité de revoir sa propre vie défiler comme un film, au fil de l'eau, sans pour autant en être au seuil. Plus les miles défilent, plus les vagues nous poussent ou nous frappent, plus les souvenirs s'enchainent, n'ayant jamais été aussi clairs et précis, detailles.


Kundera, dans La lenteur, expliquait ce phénomène mieux que moi: on ne peut réfléchir en courant et si une pensée nous omnibule, on ralentir automatiquement le pas pour s'y consacrer et la laisser murir.  Pendant cette navigation, on realise a quel point la rapidité nous rend primaire alors que la lenteur est propice a la réflexion. Les journées ou le vent nous poussait a toute berzingue, nous n'avions meme pas le gout a penser.

 

Les réflexes sont ataviques, on se concentre sur la base, la boule au fond du ventre qui temoigne de la trouille inspirée par les mouvements du bateau, les sifflements et les craquements, la lutte pour l'equilibre, la focalisation sur les besoins primaires: boire et se nourrir, ne pas se laisser submerger par la fatigue, s'économiser jusqu'au cerveau pour rester opérationnel. Et puis quand tout cela se calme et que le rythme ralentit, quand on se fait a nouveau bercer plutôt que secouer, la lenteur s'installe et le corps est libere de ses atavismes. Place au cerveau, a la réflexion, a la mémoire…


On revoit ce qui nous a fait, ceux qui nous ont fait, les rencontres qui marquent une vie, les réussites, les échecs, les désillusions et ce qui nous a fait grandir, et au fond, comme une conclusion temporaire, tout ce qui nous a emmene la, a cet endroit précis du globe, sur ce bateau qui vogue pendant de longues semaines, laissant dans son sillon des milliers d'aventures et de visages et nous portant vers de nouvelles surprises, de nouveaux défis, l'infini des possibles, le meme qui, sans aucune prédisposition apparente, nous a conduit la.


L'homme de la foret
Je repense a tous et a chacune, des rencontres les plus anciennes aux plus récentes, de cette multitude de caractères et de complexité des relations humaines, rescucitant les disparus, comme si la navigation avait été inventée pour cela: créer des conditions propices aux souvenirs pour faire revenir les visages, les rendre intemporels.


Je me surprends, sautant d'une pensée a l'autre, a me retrouver de nouveau a l'age de dix ans, traversant la foret de Saint Nom la Breteche dans la voiture familiale, et me remémorant de la peine ressentie a apprendre que l'homme que nous croisions plusieurs fois par semaine a l'auree de la foret, ce sans abri jeune et digne, sans doute ancien père de famille, n'avait pas survécu a l'hiver. Comment est-il possible de laisser tant de liberté a la mémoire, sans doute profitant du manque de sollicitation des autres zones du cerveau, pour que je me retrouve subitement a rendre un hommage posthume a cet inconnu dont tout le monde, meme de son vivant, avait oublie l'existence?
ce phénomène ne cesse de me fasciner. Comme anesthésiée par les mouvements incessants du bateau, je laisse revenir les êtres chers trop tôt disparus, sans crainte de la douleur du souvenir, et j'ai le doux sentiment qu'ils partagent avec moi cette traversée bleue. Ce voyage dans lequel ils m'accompagnent et qui m'a rendue encore plus vivante sera un pied de nez a ce qui les a emportes.

 

Jour apres jour
Les journées s'égrainent, plus ou moins longues, plus ou moins animées. Nous nous sommes constitues prisonniers de la mer de notre propre gré pour plusieurs semaines, le filet cadrille des filières marque la limite de notre geôle flottante comme les barreaux d'une cellule, mais confortable la cellule!

 

On y a meme le telehpone et des crepes le dimanche! Nous ne sommes pas otages de la mer car nous savons que notre "peine" est de courte durée, 3 semaines plus ou moins selon les conditions, mais, comme l'otage et son syndrome de Stockholm, nous aimons notre taulière . Elle a beau parfois nous malmener et jouer son matton sadique, elle sait alterner coups durs et carresses, nous séduit, nous nourrit certains jours. Nous lui savons le droit de vie et de mort sur nous, mais nous la respectons et faisons preuve de suffisamment d'humilité face a elle pour qu'elle finisse par nous relâcher au bout de la route.


Les enfants, loin d'être un fardeau pour cette traversée, se révèlent être des petites bouées de sauvetage de l'humeur.

 

Plus de doute, Eden sait parfaitement compter et se repérer dans le temps, nous la soupçonnons meme de connaitre subitement le principe de la soustraction pour savoir combien de jours il reste avant les Marquises. Mais c'est aucune plainte et de son sourire toujours aussi ravageur qu'elle nous annonce tous les matins, au réveil, "on est le 4eme jour! (ou le 5eme  ou le 6eme). Juste apres, bien sur, avoir demande a une maman groggie et nauséeuse "c'est quoi le petit déjeuner?".

 

Les filles sont, plus que jamais, nos bouffées de bonheur de bonne humeur. Elles nous laissent sans voix. Toujours souriantes malgré des conditions bien éloignées de celles que nous leur avions promises, pas une seule plainte, pas un seul reproche, pas une critique. Elles ont pris leur parti de la situation bien plus vite que nous et laissent courir les jours comme si cela n'avait pas d'importance. Rythmees de parties de Uno, de Dobble, de tous les jeux Djeco (merveilleux!) qui peuplent le bateau, d'histoires a écouter, de discussions, de rigolades familiales, elles nous offrent des journées bien plus roses et joyeuses que si nous avions été seuls. Je pensais que leur présence me donnerait plus de travail mais finalement, elles s'auto gèrent de maniere incroyable, de vraies petites mousses en herbe.

 

Elles font leur vie, s'organisent leur journée, me sollicite presque moins qu'a l'accoutumée, un sixième sens leur intimant sans doute de laisser maman tranquille quand elle ressemble a un tas informe avachi sur le canapé du carre.

 

Pour fêter la première semaine de navigation, je decide d'organiser une petite chasse au trésor, ayant garde sous le coude un cadeau du dernier passage de leur mamie il y a quelques mois. Petits indices dissemines un peu partout dans le bateau, dessines comme mes pauvres capacités en dessin me le permettent, les cachettes s'enchainent les unes apres les autres, jusque dans la culotte du capitaine en second, pour finir par déterrer le trésor tant convoite. Les mousses sont aux anges, moi aussi face a leur mine réjouie, mais un peu moins en découvrant ce qui m attend… le cadeau mis de cote consiste en moulages d'animaux de la ferme avec rien de moins que de la poudre a béton. La liste longue comme le bras des précautions et autres avertissements flippants sur la mise en oeuvre de l'activité, le sigle "difficile" sur la boite que je n 'avais jamais vu jusque la, tout ca m'annonce la couleur… il a fallu que j 'attende le milieu du pacifique et 2 metres de houle de travers pour faire du moulage au béton sous les petits doigts et les petits yeux de mes moussaillons. Mais je ne peux reculer, le trésor était tant attendu, impossible de le ranger jusqu'à la prochaine escale, alors je me lance dans la préparation de la pate qui durcit en 3 minutes au vent. On aboutit a un cheval sans bouche, une vache atrophiée et un cochon qui n'en a de nom que le moule et qui finit a la mer. Seul le mouton a tire son epingle du jeu, et vu les conditions, c'est un petit miraculé. La peinture de ce gentil cheptel attendra, elle, la baie de Fatu Hiva!!!


La nuit je "dors" contre les filles lorsque je ne fais pas mes quarts, leur chaleur et leur présence me réconfortant comme la mienne a du le faire en d'autres circonstances. Leurs sourires inébranlables et leur humeur bien plus egale que la notre sont un soutien merveilleux au moral.


Championne mes pépettes, le jour ou vous lirez ces lignes, et meme si nous vous le répétons encore plus souvent ces jours-ci, nos sommes fiers de vous!

 

Big Brother des mers
C'est ainsi que je surnommerais l'AIS, cette invention géniale qui permet qux bateaux d'émettre et/ou recevoir un signal perçu par les autres navires jusque a plus de 100 miles de distance parfois et qui indique sur notre pilot chart les navires émetteurs, leur vecteur, la distance a laquelle ils se trouvent de nous, dans combien de temps et a quelle distance ils croiseront notre route, le nom du navire, sa destination parfois, sa vitesse, et l'age du capitaine.


C'est ainsi qu'au début du voyage nous pouvions continuer a suivre l'évolution de Zouk, connaissant aussi bien qu'eux leur cap et leur vitesse, voyant sur notre écran jusqu'à leurs manoeuvres de prise de ris quand ils obliquaient pour se mettre face au vent! L'AIS ne laisse plus grand place au secret sur les voyageurs des mers qui en sont equipes. Pour notre part nous en avons la réception mais pas l'émission, voir sans être vus, c'est deja la moitié du chemin parcouru.


Mais contrairement a tous les types de Big Brother terriens qui ont envahi la planète, ce Big Brother marin la nous l'aimons, nous l'adulons meme depuis hier soir.


En cette veille de fete de notre première semaine de traversée, nous décidons de mettre en place l'alarme AIS pour la nuit, bien que nous n'ayons croise aucun bateau depuis plus de 4 jours, et que nous nous réveillons toutes les demi heures chaque nuit pour scruter l'horizon ténébreux. L'alarme existe, autant l'utiliser, elle ne servira a rien mais pour la beauté du geste!


Geste si beau qu'il nous sauve peut être la vie ce soir la.
Eric s'endort avant la prise de son quart, terrasse par les 4 derniers jours de ballotage intense qui ont engendre une grosse fatigue et la tension enfin relâchée grâce a des conditions de navigation redevenues enfin agréables et douces. S'etant assoupi sans s'en rendre compte et sans meme avoir pu mettre en place le chronometre de sa montre qui rythme d'ordinaire nos nuits ,c'est l'alarme AIS qui nous sort simultanément du sommeil. Et elle est salvatrice.

 

Allez savoir quelle probabilité il existait, dans cet océan qui doit couvrir la moitié du globe, pour que Suricat fasse précisément route de collision, de nuit, avec un cargo de 590 pieds (15 fois notre taille), lance a plus de 17 noeuds, depuis la Chine jusqu'en Afrique… (son nom Ping yan Song) Sans doute la meme foutue loi de proba P(1/√(X)) qui me valut un recalage funeste aux oraux de maths d'HEC (souvenirs enfouis, encore eux!). REvoila ma théorie des aiguilles aimantées dans la meule de foin. Dans l'immensité de la grande bleue, notre catamaran ne se contente pas de croiser un navire, il est dans l'exacte trajectoire de celui-ci.


Apres des quarts d'heure interminables a scruter l'avancée du cargo, qui nous a surement vu sur son radar mais ne devie pas sa route d'un degré, Eric doit se rendre a l'évidence. A ce rythme et dans cette configuration, le cargo croisera bientôt notre route a moins de 200 pieds du bateau…(60 metres ! information délivrée précisément par notre AIS) autant dire, sur nous! Eric finit par détourner le cap de Suricat de 25 bons degrés pour infléchir notre route et nous éviter une collision fatidique.
Notre bonne etoile a combattue Morphee qui voulait nous jeter dans des bras bien néfastes. Mais nous pouvons l'assurer maintenant, Pacifique ou pas, réputé no-boat's land, on ne dort pas pendant la traversée de l'Ocean, car meme si je ne connais pas plus aujourd'hui qu'il y a 17 ans la loi de probabilité de  P(1/√(X)), cette nuit, elle était de 100%!!

 


21 jours, 3000 miles, 5500 km, 30 heures de moteur (uniquement pour l'énergie!) plus tard, nous découvrons au petit jour Fatuiva, l'ile promise et sa grandiose Baie des Vierges (historiquement nommée Baie des Verges inspires par les rochers aux formes évocatrices, mais rebaptisée Baie des Vierges par les culs bénis évangélisateurs).

 

Soulagement, bonheur, fierté, émotion… tout se melange a cet instant précis ou nous retrouvons la terre ferme (et quelle terre!) et les humains. Gemir n'est plus de mise, aux Marquises…

 

Fini la navigation, retour a la découverte!!!

 
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